Réflexions sur la période post-COVID

La crise sanitaire vient questionner nos modèles et pratiques, et pose avec une acuité particulière la question de l’après. Si certaines certitudes et croyances sont ébranlées, un champ des possibles s’ouvre en parallèle. La Direction Conseil et Aménagement de SYSTRA a souhaité explorer cet horizon, en adoptant une posture analytique fondée sur l’observation et la réflexion.

La mission de SYSTRA est d’accompagner les acteurs du territoire dans leurs choix d’investissement et politiques de mobilité, et de les aider à concevoir et délivrer des projets de mobilité. À une période où le mot d’ordre est de ne plus se déplacer, nous essayons ici de porter un regard au-delà de l’instant présent.

Après une première étape d’arrêt quasi-total de la mobilité, deux périodes vont se présenter à nous : le “déconfinement”, retour progressif à la mobilité, puis le “vivre avec de nouvelles règles”.
Les enjeux de ces deux grandes périodes seront distincts : gestion des flux et mobilité dans le respect des règles sanitaires pour la première ; refonte du modèle actuel dans une perspective de plus grande durabilité pour la seconde, sans perdre de vue l’objectif d’un modèle global plus vertueux sur le plan écologique.

AVEC LA CRISE DU COVID, QU’OBSERVONS-NOUS ?

Une grande part de nos métiers repose sur la collaboration, la création de liens de confiance avec nos maîtres d’ouvrage et la connaissance fine des usages pour proposer des solutions de mobilité adaptées à chaque territoire. Le maintien d’une relation forte et l’implication du maître d’ouvrage tout au long de l’étude demeureront des facteurs essentiels de réussite. Les outils numériques et la digitalisation des activités de l’ingénierie et du conseil nous permettent de réaliser une partie de nos activités à distance, ce qui était inenvisageable il y a dix ans.

Dans nos métiers liés à la conception détaillée d’infrastructures, c’est la nécessité de résilience qui est invoquée. La résilience, comprise comme la capacité d’un système à s’adapter à un stress extérieur en gardant ses fonctionnalités premières, prend ici tout son sens. Nous travaillons sur ces sujets depuis longtemps, mais la crise du COVID accélère nos démarches et ouvre de nouvelles réflexions sur l’adaptation de nos infrastructures, de nos villes et de nos territoires aux événements extérieurs.

AGIR POUR UN POST-COVID DURABLE ET VERTUEUX

Si cette crise donne matière à penser, elle donne aussi une raison d’agir. Agir pour accompagner l’étape de transition jusqu’au retour à une période de “stabilisation”. Agir pour accompagner “la vie avec”, pour améliorer certaines pratiques dans les métiers de l’ingénierie et du conseil. En observant ce qui se passe maintenant, nous pouvons déjà tirer des premières leçons, imaginer de nouveaux champs d’analyse, renforcer certaines convictions.

La crise du COVID a montré que certaines concertations pouvaient se poursuivre par la voie numérique. Cela sera-t-il satisfaisant ? Nous prévoyons d’en faire un retour d’expérience à partager avec nos maîtres d’ouvrage.

Certaines agglomérations nous ont contactés pour réaliser des enquêtes visant à apprécier les freins et appréhensions des usagers à reprendre les transports publics après le confinement.

La distanciation physique est un phénomène sur lequel nous avons décidé d’investiguer, en utilisant nos outils de modélisation. Parmi les initiatives engagées :

  • L’identification de “lignes de désir cyclables” sur un territoire donné, sur la base d’un potentiel d’usagers des transports collectifs reportés sur le vélo (approche sortie de crise) mais aussi des flux routiers courte distance (approche pérennisation) ;
  • L’analyse des effets de la distanciation sur les flux de passagers, dans les espaces du métro.

Plus généralement, la crise sanitaire crée une rupture à même de générer des changements de comportement durables. Le déconfinement offre aux collectivités un créneau stratégique pour promouvoir de nouveaux usages et repenser la mobilité dans son ensemble.

Parmi nos convictions renforcées, plusieurs lignes se dessinent.

  • Celle d’intégrer beaucoup plus fortement la résilience, la durabilité et l’efficience énergétique dans nos analyses et méthodes de conception, avec une approche systémique globale à l’échelle des territoires.
  • Celle de développer davantage l’analyse des vulnérabilités environnementales, sociales et sociétales dans les projets que nous concevons.
  • Celle de développer encore les méthodes collaboratives et intégratives, pour introduire plus de lien dans nos projets et plus d’horizontalité dans les rapports entre le politique, le citoyen et l’expert.
  • Celle de développer d’avantage l’ingénierie environnementale, l’écoconception.
  • Celle d’être force de proposition dans “l’agenda neutralité carbone” des collectivités territoriales, et de participer à “décarboniser” massivement la mobilité.
  • Celle de faire du développement des infrastructures de transport public un levier de relance économique verte et respectueuse de l’environnement.

En synthèse, cette situation inédite constitue un moment unique de respiration intellectuelle, pour réfléchir au-delà de la crise, du court terme, dans un monde où le changement climatique constitue le plus grand enjeu du siècle.

Le texte que vous venez de lire est une synthèse de l’article écrit par la Direction Conseil et Aménagement de SYSTRA. Pour lire et télécharger l’intégralité de l’article, cliquez ci-dessous :

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