RER #2 : les trains suburbains vus d’ailleurs

Si la question du développement des réseaux de trains suburbains suscite un regain d’intérêt médiatique en France, elle est tout autant d’actualité hors de nos frontières. Comment ces trains sont-ils utilisés sur les autres continents ? Quels sont les enjeux en termes d’investissement et de gouvernance ? Nos experts nous livrent leur analyse en Inde, aux États-Unis et en Asie.

en inde, des trains essentiels aux populations

Sous l’égide de la compagnie nationale Indian Railways, sept villes ont mis en place des réseaux de trains de banlieue à différentes échelles.

La première d’entre elles, Mumbai, avec ses 370 km de lignes, transporte près de 8 millions de passagers par jour dans des trains pouvant assurer un service toutes les trois minutes en heure de pointe. Ils roulent portes ouvertes et sont entièrement pilotés manuellement. SYSTRA y étudie la possibilité de fonctionner portes fermées avec un système de climatisation.

Mumbai, Inde

À Delhi et Hyderabad, les réseaux existants, bien qu’étendus, entrent en concurrence directe avec les réseaux de métro qui concentrent la grande majorité des investissements.

Ces trains ont pourtant une importance vitale pour les classes populaires : ils sont les seuls à pouvoir transporter les vendeurs de fruits et légumes, de poissons et de produits laitiers avec leurs marchandises, de leur domicile aux étals des marchés locaux.

Ils sont aussi un rouage essentiel aux travailleurs, pour qui un abonnement de métro, jusqu’à 4 fois plus cher, est inabordable. 30% de la population vit actuellement en « zone urbaine » mais cette part passera à plus de 50% à l’horizon 2050. Ce développement à marche rapide ne pourra pas être soutenu par le seul métro.

Or, la fragmentation de la gouvernance et la concentration des investissements, nationaux comme étrangers, sur un seul mode de transport, freine le développement de nouveaux projets de trains de banlieue.

Pour autant, SYSTRA travaille étroitement avec Indian Railways, qui apprécie notre expertise technique, ainsi que l’apport de retours d’expériences internationaux pour ouvrir de nouvelles perspectives à ces trains du quotidien.

aux états-unis, la concurrence de la voiture

Au pays de la voiture, les notions d’urbain et de périurbain sont relativement floues. À l’image de Los Angeles, les villes sont multicentriques, et leurs réseaux à multidistribution. Le commuter rail, qui se rapproche le plus du RER à la française, a généralement une desserte assez faible, concentrée sur les migrations pendulaires du début et de la fin de journée, sur des axes banlieue-centre.

Par ailleurs, la crise sanitaire a relancé le débat sur la densification des réseaux existants, notamment sous l’effet de la modification des flux de personnes induite par le télétravail et les modes hybrides de travail. La préférence semble aller à des projets de light rail, des dessertes urbaines ou l’amélioration de la qualité de service sur les lignes existantes, comme ce qui est fait, avec le concours de SYSTRA, sur le BART de la baie de San Francisco.

New-York, É-U

L’administration Biden a lancé un grand plan infrastructure, motivé par les impératifs de la transition écologique, mais ces impulsions fédérales peinent encore à redescendre au niveau des États et des villes, seules décisionnaires en matière de réseaux de mobilité. Historiquement, le transport public est associé à la classe populaire et aux franges les plus défavorisées de la population : gravir l’échelle sociale se fait grâce à la voiture individuelle, au détriment des transports en commun.

La plus grande partie du réseau ferré appartient à des entreprises de fret qui donnent la priorité à leurs opérations. Les lignes sont donc peu étudiées pour desservir les bassins de population, et investir dans leur densification en l’état ne répondrait pas vraiment aux problématiques de mobilité.

Mais les choses bougent, notamment dans quelques villes, comme Los Angeles, Seattle, San Francisco ou Austin, qui mettent en place des systèmes de taxes locales pour financer de nouvelles infrastructures. Bien sûr, la situation est radicalement différente à New York, ou plus largement dans la Tri-State Area, son aire urbaine qui s’étend sur trois États : dans cette zone qui compte 23,6 millions de résidents, le développement d’un réseau de transport public a toujours été structurant et appuyé politiquement. Les rénovations de Penn Station et Grand Central, deux hubs emblématiques qui voient passer chaque année plus de 135 millions de voyageurs, en sont le dernier exemple.

SYSTRA est très présent dans tout le pays pendant les phases de design et d’ingénierie, notamment sur les projets de modernisation comme à San Francisco ou New York : notre expertise technique et notre maîtrise des “nouvelles” technologies importées d’Europe nous donnent un temps d’avance sur nos concurrents américains. Notre vision du transport public comme levier de développement nous permet aussi d’apporter un regard neuf sur ces problématiques et d’ouvrir des réflexions sur la base de nos expériences internationales.

en asie, une densification des réseaux existants

Sur une zone aussi vaste et hétérogène que l’Asie, les situations varient grandement d’un pays à l’autre, mais quelques points communs demeurent. L’acquisition de terrains étant particulièrement complexe, une part importante des projets ferrés se font sur des emprises ferroviaires existantes que l’on vient densifier, souvent avec des voies surélevées en viaduc.

Les niveaux de maturité face à la stratégie de développement de commuter rails sont très disparates : certaines villes ou territoires sont déjà bien avancés et ont des réseaux bien planifiés, comme Hong Kong, Singapour ou Séoul. D’autres villes n’ont pas de stratégies prédéfinies, et se retrouvent avec à une multitude de projets portés par différents acteurs avec un intégration limitées. C’est notamment le cas aux Philippines ou en Indonésie.

Hong-Kong, Chine

Le positionnement de SYSTRA dans la région est particulièrement apprécié : notre expertise internationale est un gage de crédibilité, et notre présence permanente dans de nombreux pays depuis des décennies, est rassurant en termes de compréhension du contexte local. Sur le ferroviaire, et plus particulièrement le commuter rail, nous avons développé une bonne connaissance des pratiques et technologies existantes (japonaises, chinoises européennes…) pour être à même d’apporter des réponses sur mesure de manière totalement indépendante.

Nous savons accompagner nos clients sur des technologies très diverses, et délivrer une très haute qualité de service sur des projets aux exigences parfois bien supérieures à ce qui est attendu en Europe. Dans certains pays, notamment Hong Kong et Singapour, les pannes font la une des journaux !

Nous sommes par exemple impliqués sur le projet de North South Commuter Rail (NSCR) aux Philippines, avec des études pour 18 stations RER alimentées en énergie solaire, mais aussi à Hong Kong, pour la planification du réseau ferré à horizon 2030, ou encore en Thaïlande, sur un projet hybride de grande vitesse et trains de banlieue, pour desservir la banlieue lointaine de Bangkok ainsi que trois aéroports.

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