
Jules LEFRERE
Direction Conseil et aménagement
Paris
Quel est votre métier ?
Après un cursus de 5 ans à l’École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois, j’ai obtenu un diplôme d’ingénieur paysagiste. On pense souvent que je passe mes journées à travailler en extérieur ou parfois même que je suis jardinier… En réalité, mon travail se rapproche bien plus de celui de l’architecte, car il s’agit de concevoir l’architecture des espaces extérieurs, dont le végétal fait notamment partie. D’ailleurs, comme le titre d’”Architecte”, celui de “Paysagiste-Concepteur” est protégé par l’État, ce qui souligne la spécificité de cette compétence..
Ma carrière a commencé dans une entreprise spécialisée en phytoremédiation, où j’ai découvert le pouvoir des végétaux, comme le traitement de pollutions dans l’eau avec une approche écologique, sans forcément recourir à des équipements techniques et onéreux. J’ai eu l’opportunité de travailler sur une variété de projets en France et à l’international, en particulier sur le traitement de l’eau : baignades naturelles, restauration de lagunes en parcs ornithologiques… de l’appel d’offres à la conception, jusqu’au suivi de chantier.
Au sein de SYSTRA, j’interviens dans la conception des aménagements extérieurs en lien avec les équipements ferroviaires. Cela peut concerner un parvis de gare, le traitement paysager d’un soutènement de voie, ou encore la création d’une zone humide pour gérer les eaux pluviales… Plus largement, je travaille aussi sur l’aménagement d’espaces publics, tant en milieu urbain que rural. Mon rôle commence dès les premières phases des projets, et s’étend à toutes les étapes, du diagnostic à la conception, jusqu’à la réalisation.
Mon leitmotiv est d’intégrer concrètement les aspects environnementaux dans nos aménagements, notamment pour atteindre des objectifs tels que le rafraîchissement urbain, la désimperméabilisation des sols, la gestion alternative des eaux pluviales, et, plus globalement, l’amélioration de la qualité de vie des usagers et habitants, ainsi que de la faune et de la flore
Pourriez-vous décrire une journée type ?
Mes journées sont très variées, partagées entre le bureau et le terrain. Je dirais donc que je n’ai pas vraiment de journée type, et c’est justement ce qui me plaît et m’anime !
Je peux aussi bien dessiner un plan paysager le matin pour un projet A, puis me rendre sur un chantier l’après-midi pour assurer le suivi des travaux sur un projet B, que me déplacer à l’autre bout de la France pour réaliser une étude paysagère liée au futur passage d’une voie ferrée dans un périmètre de Monument Historique, répondre à un appel d’offre, ou parfois, passer une journée à envoyer des mails et passer des coups de téléphone avec une multitude d’intervenants.
Les 3 qualités ou compétences importantes dans votre métier ?
Avant tout, je pense que l’ouverture d’esprit et la curiosité sont des qualités indispensables pour un paysagiste-concepteur, car elles nourrissent la créativité. Le paysagiste se nourrit de tout ce qui l’entoure pour donner forme à des espaces singuliers, en lien avec leur environnement physique et culturel.
Ensuite, l’écoute est une compétence clé. Comme le disait Michel Corajoud, l’un des plus grands paysagistes de notre époque : “Faire du paysage, c’est comme entrer dans une conversation.” L’idée est qu’il faut écouter avant de s’exprimer, afin de s’inscrire dans une continuité la plus juste et adaptée au contexte naturel, social, historique, etc.
Enfin, il est nécessaire d’avoir de solides compétences techniques. Cet aspect est essentiel pour assurer la bonne réalisation d’un projet. Après la phase créative, le paysagiste doit s’assurer de la faisabilité technique et économique de ses propositions. Cela passe par un choix adapté de végétaux, le respect des usages existants et des attentes potentielles, une attention particulière à la topographie associée à l’hydrographie, le choix du mobilier et de l’éclairage, l’accessibilité au sens large, tout en prenant en compte les aspects réglementaires qui régissent l’espace public.
POURQUOI SYSTRA ?
Après une dizaine d’années d’expérience dans une PME spécialisée en phytoremédiation, j’ai ressenti le besoin de prendre un nouveau cap. L’idée de travailler en tant que paysagiste au sein d’une entreprise d’ingénierie d’une telle envergure m’a d’abord intrigué. Lors de l’entretien, j’ai réalisé l’opportunité qui s’offrait à moi de contribuer au développement du pôle paysage au sein de SYSTRA. J’ai été séduit par cette dynamique et par le défi qu’elle représentait. Aujourd’hui, après un an de travail, l’activité est bien lancée et un horizon de travail dynamique et prometteur se dessine.